Faire un jardin-forêt ou forêt comestible

D’utilité principalement alimentaire, le jardin forêt, autrement nommée forêt nourricière ou forêt comestible est une création de l’Homme revisitant la forêt naturelle en y appliquant un schéma en étages. La forêt comestible est donc par définition permanente et vous permettra de produire votre nourriture sans avoir d’entretien à faire. On peut aisément imaginer nos lointains ancêtres vivre de la nourriture offerte par la forêt, sans aucun travail de l’homme, d’où l’utilité d’installer une forêt comestible dans son jardin.

La forêt jardin peut être créée même sur des surfaces modérées et dans tous lieux (campagne, ville), il suffit d’adapter le modèle et les végétaux contenus. Disons que 200 à 300 m² sont suffisants.

Extrait du livre Edible Forest Gardens de Dave Jacke with Eric Toensmeier :

« Imagine-toi dans une forêt où presque tout autour de toi est de la nourriture. Des arbres fruitiers ou à noix adultes ou en train de grandir forment ensemble une canopée ouverte.
Si tu regardes attentivement, tu peux voir des fruits en train de grossir sur de très nombreuses branches: des poires, des pommes, des kakis, des noix de pécan, des châtaignes…

Les buissons comblent les trous dans la canopée. Ils portent des fraises, des myrtilles, des baies de cassis, des noisettes, et des tas d’autres fruits, fleurs et noix moins connus, aux différents moments de l’année.

Un ensemble épais de fleurs et plantes sauvages, d’herbes aromatiques et médicinales, avec des légumes vivaces couvrent le sol. Nombreuses sont les plantes qu’on peut utiliser pour se nourrir ou pour se soigner.
Certaines attirent les insectes utiles, d’autres les oiseaux, les papillons. D’autres plantes encore jouent un rôle bénéfique pour le sol, ou le protègent simplement des adventices.

Ci et là, des lianes grimpent sur les arbres, sur les buissons, et portent des fruits visibles dans leur feuillage: des kiwis, des raisins, et des fruits de la passion…

Dans les clairières ensoleillées, des allées de topinambours grandissent ensemble avec des haricot-pomme de terre (apios americana).

Ces plantes se supportent les unes les autres, elles stockent de l’énergie dans leurs racines pour une récolte prochaine, pour les réserves de l’hiver. Leur fleurs jaunes vifs et violet foncé profitent de la chaleur radiante du ciel.

C’est ça une forêt comestible. »

Composition d’un jardin-forêt en étages

Le modèle est toujours le même de 3 à 7 étages en fonction de la taille et du but recherché.
En premier il y a les arbres fruitiers, cet étage peut être divisé en trois avec d’abord les fruitiers, puis ceux plus petits et enfin les arbustes fruitiers tels que raisins, framboises, groseilles ou autres baies.
En second on trouvera un étage, également divisible en trois, avec des herbacés de légumes, puis une zone de plantes comestibles qui se développent au ras du sol et un espace « souterrain » pour les plantes cultivées pour les racines et tubercules ainsi que les champignons.
Enfin on trouvera l’étage de culture verticale qui regroupe les plantes grimpantes.

Voici une superbe vidéo de Damien Dekarz pour faire un jardin-forêt comestible:

Une autre vidéo plus ancienne de Damien:

Le verger permaculturel

Stephane Sobkowiak, biologiste, architecte paysager et enseignant à l’université McGill de Montréal, associe son nom au « verger permaculturel ».

Son principe : la nature est bien conçue, il suffit de la copier.

En conséquence, il préconise l’alternance des espèces d’arbres en déclinant pour une même espèce un certain nombre de variétés.

Il utilise des plantes qui fixent l’azote et évite l’emploi de pesticides comme les engrais chimiques. Le naturel prime sur le reste. Réalité ou utopie ?

Plusieurs de ses vidéos sont disponibles sur Youtube, exemple:

ou cette vidéo plus longue qui est très complète :

Aller plus loin dans vos lectures sur le jardin forêt :

Plusieurs ouvrages sur le sujet, qui expliquent en détails les étapes et les biens fondés de ce type de culture en permaculture, sont disponibles. Celui que je vous ai cité plus haut est pas mal. Il y a également les travaux de Juan Anton qui sont intéressants. On peut également citer Franck Nathié de foretscomestibles.com