Créer un sol riche et vivant

Le but d’un jardinier bio est de vouloir recréer un sol riche et vivant. Pour se faire, il faut d’abord passer par le stade d’analyse de son sol. Ensuite vous verrez comment on peut enrichir son sol et ne plus jamais avoir de carences au potager bio et sans engrais.

Analyser son type de sol

Il est indispensable de savoir analyser le sol afin de le rendre plus fertile et de pouvoir s’offrir un merveilleux jardin. En effet, c’est votre sol que vous aurez analysé et donc soigné à la perfection et qui fournira les ingrédients qui permettront de nourrir vos plantes, qui permettra à votre sol d’assainir l’eau, de recycler les déchets et de permettre aux plantes de s’épanouir chaque jour. Il faut savoir analyser le sol et passer en revue les critères adéquats tels que sa texture, sa structure, son PH et la présence ou non de calcaire.

La texture du sol

Le sol doit être composé de petits graviers, de sable, d’une couche de vase constitué elle-même d’argile et de limon, d’eau puis de matière organique non décomposée. Tous ces éléments doivent être répartis selon des règles précises. Afin de savoir si votre sol dispose d’une texture idéale, il est nécessaire de récoler plusieurs échantillons, au moins trois, à des endroits différents de votre espace extérieur. Il vous faudra ajouter de l’eau puis secouer et patienter 24h afin de disposer d’un échantillon parfait à étudier. De bas en haut, observez une couche de sable supérieure à 0.050 mm puis une couche de limon qui doit faire entre 0.002mm et 0.050mm qui doit être plus sombre et plus grosse que celle d’argile dont les particules sont très fines et dont la granulométrie doit être inférieure à 0.002 mm. Au-dessus de l’argile, vous trouverez la matière organique d’origine animale ou végétale dit la matière flottante. Il s’agit des nutriments dont le sol ne s’est pas encore nourrit mais dont il pourra disposer. Enfin, sur le dessus : l’eau que vous avez inclus. Le fait qu’elle soit trouble est un bon signe puisqu’elle indique que votre sol a un fort stock de nutriments permettant de nourrir les plantes.

De ces données vous pourrez en déduire si votre sol est plutôt argileux ou alors sableux. Dans le premier cas, vous trouverez de nombreux nutriments donc une épaisse matière organique. Ce sol est peu aéré donc très sec puisqu’il ne permet pas à l’eau de s’infiltrer en profondeur. Le sol sableux est, quant à lui, plus léger qui se réchauffe donc plus vite. Cependant, ce sol convient peu de nutriments et est très drainant. Un bon compost permettra de corriger ce sol trop drainant.

Le PH du sol

Un sol n’est pas trop acide ou bien trop neutre puisqu’en fonction de la plante que vous voudrez planter : un sol acide conviendra mieux qu’un sol neutre ou alcalin et réciproquement. Il est très facile de mesurer le PH de votre sol. Il vous faut remplir un bocal de terre que vous aurez prélevé à 3 centimètres de profondeur et d’ajouter de l’eau au PH neutre. Dotez-vous d’une languette de mesure du PH et après avoir secoués le bocal contenant l’eau et la terre, insérez la languette. Vous pourrez acheter cette languette en pharmacie : les bandelettes urinaires feront parfaitement l’affaire. Prenez garde, le ph peut être différent en fonction des divers endroits du jardin. Si vous souhaitez corriger un sol trop alcalin, il vous suffira d’y ajouter du compost ou alors des engrais verts. Ces deux solutions permettront d’agir en surface, de manière efficace certes, mais en surface. Du souffre de fleur qui a un très fort effet acidifiant pourra être mis sur sol afin de rendre votre sol bien plus acide.

Inversement, vous pouvez corriger un sol trop acide. De la même manière, vous pourrez le corriger en ajoutant des engrais verts mais associés à du sarrasin, du millet ou autres mélanges différents de ceux utilisés pour acidifier le sol trop alcalin. Il y a, bien sûr, d’autres moyens d’agir mais de manière plus en profondeur en intégrant à votre sol, par exemple, de la craie, du calcaire broyé, de la dolomie…

Si vous apercevez un sol de couleur blanchâtre et que votre sol se trouve, notamment, dans le Bassin parisien, les Pyrénées, les pré-Alpes ou le Jura : votre sol est certainement calcaire. Son PH est alors entre 7 et 14 et ce, contrairement au sol acide dont le PH se situe entre 1 et 7. Le sol est calcaire si, lorsque vous versez du vinaigre d’alcool blanc sur votre terre, la solution mousse. Les plantes peinent à se développer dans un sol calcaire. Si vous souhaitez cultiver des plantes dans un sol calcaire, veillez à y semer du compost, des engrais verts en association avec du luzerne, de la phacélie, de la bardane ou encore du bouillon blanc. Enfin, n’hésitez pas à y intégrer de la paille faite à base de copeaux de bois qui aura un fort effet acidifiant pour contrebalancer le fort PH du sol calcaire.

Les plantes indiquant le type de sol sur lequel elles poussent (plantes bio-indicatrices)

Vous avez certainement remarqué que certaines plantes poussent sans que l’on ne les ait semés. En vous intéressant au type de fleurs qui poussent, vous en saurez long sur votre type de sol. En effet, votre sol regorge d’engrais, de graines qui sont en « dormance » et d’où naissent les plantes seulement lorsque toutes les conditions nécessaires sont réunies à savoir l’environnement, le climat, les averses ou l’hydrologie permettant d’humidifier le sol. Vous découvrirez que le sol est hydromorphe c’est à dire saturé en eau si vous découvrez des renoncules rampantes sur votre sol. Le Grand plantain pousse sur un sol tassé qui ne permet pas à l’oxygène de circuler et de s’infiltrer. Quant à la Spergule des champs, elle pousse sur le sol pauvre en argile et en matière organique. Enfin, certains sols sont asphyxiés et la plante qui vous donnera l’alerte sur l’état de votre sol est le Rumex à feuille obtuses. Ce sol asphyxié provoque une réelle pollution aux nitrites. Enfin, il ne s’agit pas d’arriver à des conclusions hâtives : il faut qu’il y ait de nombreuses plantes indicatrices sur votre sol afin d’en conclure à un sol de tel ou tel type.

 

Nutriment et carence

Les nutriments, nécessaires pour le bon développement des plantes

Comme tous les êtres vivants, les plantes boivent, reçoivent de la lumière, de l’oxygène… et se nourrissent. Pour leur croissance et leur productivité, elles ont besoin de certains éléments appelés ‘’nutriments’’ qui se trouvent essentiellement dans le sol (azote, phosphore, potassium…).

Les carences, quelles en sont les causes ?

Lorsque les plantes n’arrivent pas à puiser suffisamment de nutriments dans le sol, elles ont ce que l’on appelle des ‘’carences’’, et montrent des signes de ces manques. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas forcément signe que la terre est pauvre en nutriments. En effet, le plus souvent, c’est le signe que ces nutriments sont ‘’bloqués’’ dans le sol et n’arrivent pas à atteindre les plantes. Cela peut être dû à plusieurs facteurs : un sol trop calcaire, une terre trop tassée (aussi curieux que cela puisse paraître), un sol trop humide (eh oui, point trop d’eau pour ses plantes !), ou alors un terrain trop cultivé dans le passé qui est maintenant appauvri et ‘’fatigué’’.

Eviter ces carences et favoriser une bonne croissance de la plante

Afin d’éviter que les plantes viennent à manquer de nutriments, plusieurs choses sont possibles. Il est d’abord conseillé de recouvrir son sol avec du paillis, ou du compost, par exemple du BRF (Bois Raméal Fragmenté) qui est composé de rameaux de branches coupés en petits morceaux et qui représentent, une fois étalés sur le sol, une bonne réserve nutritive et ‘’médicamenteuse’’ pour les plantes. D’autre part, l’utilisation de purin d’ortie, de consoude ou encore de prêle peuvent aussi aider à rééquilibrer les nutriments.

Les signes de carences

En observant son jardin, il est assez aisé de remarquer si les plantes ont des carences, c’est ‘’marqué sur leurs feuilles’’. Si vos salades ont par exemple du mal à pousser et ont de petites feuilles vert pâle, c’est qu’elles manquent d’azote (qui favorise la pousse et la précocité) et cela peut être dû à un arrosage excessif. Ou alors si vos tomates et melons ont les feuilles décolorées entre les nervures, c’est qu’elles souffrent de carences en magnésium (nécessaire pour des fruits et légumes équilibrés), sans doute à cause d’un surplus d’humidité ou de calcaire.

 

Ameublir un sol lourd

Vous souhaitez procéder à vos semis mais vous vous apercevez bien vite que le sol du jardin n’est pas assez meuble. On dit qu’il est lourd, en général il colle aux bottes car il est gorgé d’eau. Il est impropre à toute plantation il faut donc l’ameublir.

Météo et qualité des sols

Un sol lourd est presque toujours le résultat de la conjonction de deux éléments défavorables. D’une part le sol est trop argileux et d’autre part une pluie trop abondante l’a gorgé d’eau. Si le taux en argile du sol n’est pas trop élevé il suffira alors d’attendre quelques jours avant qu’il se ressuie. Pour vérifier la teneur d’un sol en argile il suffit d’utiliser une vieille méthode de paysan. Prenez un peu de votre terre et faites-en un boudin en la malaxant. Si le boudin se brise la teneur en silicate, composant des terres argileuses, est inférieure à 30%. Dans ce cas tout va bien. Dans le cas contraire il convient de l’ameublir avant d’effectuer vos semis.

Améliorer la terre

Il existe une méthode simple pour ameublir la terre, en plus elle est complètement naturelle. Pour la rendre plus facile à travailler il faut lui adjoindre des matières organiques comme du compost, du terreau ou du fumier. Pour obtenir un résultat encore meilleur on n’hésitera pas à pailler la terre en automne. Pour ce faire on utilisera des feuilles mortes ou de la paille. On pourra également épandre de la chaux horticole, autrement dit du calcium, sans toutefois ne pas dépasser 3kg par 100m2. On obtient le même résultat avec des cendres de bois répandues dans les mêmes quantités. N’hésitez pas à effectuer un test du pH de la terre, des kits sont vendus en jardinerie. Il ne doit pas dépasser 7-7,5. Enfin passez votre sol à la grelinette pour le décompacter et l’ameublir.

 

Les engrais verts

Si vous désirez rendre votre terre plus fertile et ce, de manière très facile : choisissez les engrais verts : ils vous permettront de protéger, entre autres, votre sol des mauvaises herbes et d’améliorer sa perméabilité. Il vous suffit de choisir les plantes adéquates et de les semer de la bonne manière et votre sol sera prêt à recevoir toutes les cultures que vous désirerez.

De quels engrais s’agit-il ?

Il est préférable de privilégier les engrais verts en mélange pour permettre de prendre pleinement soin de votre sol et de pouvoir y planter toutes sortes de plantes par la suite.

Vous trouverez de nombreux types d’engrais verts en mélange dans les commerces adaptés, il vous faudra choisir le plus adapté à vos besoins. Si vous avez un sol abîmé par le gel hivernal, il sera plus opportun d’opter pour la vesce de Cerdagne, si votre sol est léger et plutôt acide : le trèfle incamat sera idéal. Si vous avez besoin de faire se développer de fortes racines dans un sol compact et argileux : n’hésitez pas et choisissez les graminées. Le ray-grass italien fera parfaitement l’affaire.

Quels sont les avantages des engrais verts ?

On compte de nombreux avantages à l’actif des engrais verts. En plus de réguler le pH de votre sol et de le protéger des mauvaises herbes, ils améliorent la perméabilité du sol à l’air et à l’eau puisque leurs racines fissurent le sol. Si vous désirez cultiver des plantes dans votre sol, il vous faudra choisir le trèfle, le pois, le vesce… Les légumineuses. Si vous souhaitez permettre aux cultures suivantes de s’épanouir pleinement, il vous faudra user de brassicacées dont les racines regorgent de phosphore de particules de roches et de potassium qui sont présents dans le sol.

L’art et la manière de semer les engrais verts

L’avantage des engrais verts c’est qu’il en existe des différents qui peuvent, donc, être plantés à tous moments de l’année. Ou presque. Il existe des engrais verts de printemps qui sont la moutarde, la vesce et la féverole par exemple. Ces engrais verts doivent être plantés durant le printemps. D’autres engrais verts tels que le sarrasin, la phacélie doivent être plantés dès la fin de l’hiver, lorsque la terre a pu bénéficier des premiers rayons de soleil.

Le mélange phacélie (qui produit de jolies fleurs attirant les abeilles) et vesce doit être semée dans un sol argileux propre à la période du mois d’avril au mois de septembre.

La semence des engrais verts n’est guère difficile. En effet, il n’est pas utile de bêcher le sol. Jeter vos engrais à la volée après avoir défrichés votre sol et après l’avoir ameublie. Après avoir jeté les graines, recouvrez-les à l’aide d’un râteau en tassant légèrement la terre.

Comment détruire les engrais verts ?

Pour supprimer l’engrais qui n’a pas été détruit par le gel, il suffit de le couvrir de foin ou de paille durant deux mois ou encore de passer dessus avec une tondeuse à gazon pour le broyer. Il est également possible de les couper ou les faucher mais cette solution est adéquate pour les petites surfaces et les adeptes à l’effort.

Quant aux racines restantes au sol : les petites bêtes vivant dans votre sol s’en délecteront !

 

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